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Les indiens de Guna Yala sur l’archipel des San Blas

Temps de lecture : 4 minutes 20

L’archipel des San Blas, c’est un peu l’image que tout le monde a du Panama : des plages paradisiaques bordées par une eau turquoise d’une clarté étonnante et par des hamacs attachés aux pieds des cocotiers. C’est dans ce décor de rêve que vivent les indiens de Guna Yala, un peuple indigène qui vit en parfaite autonomie vis-à-vis du gouvernement panaméen. Préservés des travers de la société moderne, les Gunas (également appelés Kunas ou Cunas) sont un peuple chaleureux, soucieux de conserver leurs traditions, leur langue et leur système économique. Nous vous emmenons à leur rencontre ! Suivez-nous !

Les indiens Gunas : qui sont-ils ?

Issus d’un métissage entre les mayas et les indiens d’Amazonie, les indiens Gunas vivent répartis dans 49 communautés situées, principalement, sur les 360 îles et îlots de l’archipel des San Blas. Certains villages Gunas sont également implantés au nord de la Colombie, bien qu’ils ne soient pas en majorité. Les ethnologues comptent environ 55 000 âmes appartenant à ce groupe ethnique, ce qui fait de lui le plus important au Panama. Jusqu’en 2007, aucune route ne menait directement au territoire des Gunas. Ainsi coupés du reste du monde, ils ont su préserver leurs traditions, leur langue, leurs coutumes, leurs lois et leur système économique. Si aujourd’hui ils s’ouvrent progressivement au tourisme, ils se refusent à intégrer complètement la société occidentale et à se plier à la modernité.

Les communautés Gunas sont toutes organisées de la même façon. Leurs maisons sont des petites huttes (nega) faites en bambou construites à même le sol et serrées les unes aux autres. Le campement de chaque famille est installé autour d’une plus grande hutte, appelée « nega tummad », qui sert de salle de séjour. C’est, par exemple, ici que sèchent les textiles fraîchement peints par les femmes. Il y a ensuite une hutte construite spécifiquement pour la cuisine et une autre encore pour les douches et les toilettes. Si les huttes paraissent très rustiques à première vue, les villages sont, eux, urbanisés avec des chemins de terre qui tracent des routes au sein même de la communauté. Chaque chef-lieu propose des services administratifs tels qu’une école, une sorte de commissariat, un terrain de sport ou une poste.

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Le territoire des indiens Gunas (appelé Guna Yala) est considéré par le gouvernement du Panama comme une comarque, c’est-à-dire comme une province autonome gérée par la communauté Gunas elle-même. C’est dans les années 1950 que le gouvernement panaméen a accordé à cette ethnie le droit de mettre en place une constitution démocratique sur son propre territoire. Elle forme, depuis, une nation au sein d’une autre nation. Bien que la langue officielle du Panama soit l’espagnol, les indiens utilisent le dule gaya. Cependant, la responsabilité de la scolarisation des enfants du pays tout entier revient à l’état panaméen. Les cours étant dispensés en espagnol, les indiens Gunas qui ont eu la chance d’aller à l’école le parlent plus ou moins bien.

Une communauté aux particularités étonnantes

Les indiens de Guna Yala sont traditionnellement organisés en sociétés matriarcales. Le rôle de la femme est, en effet très important au sein de la communauté et continue à être porté en honneur grâce à des traditions et des rites qui perdurent encore aujourd’hui. Il y a 3 fêtes importantes pour le village : la naissance d’une fille, son passage à l’âge adulte et son mariage. Si c’est une fille qui vient au monde, alors toute la communauté se rassemble pour fêter l’événement et boire de la chicha, l’alcool local. Puis, lorsqu’une jeune fille arrive à sa puberté, une grande fête est organisée au village et l’ensemble de la communauté y est convié. Le passage à l’âge adulte est, entre autre, immortalisé par la pose d’un anneau en or au niveau du septum de cette dernière. Lors de son mariage c’est le mari qui doit emménager dans la hutte familiale de sa nouvelle femme.  Les femmes ont une place à part dans la société Guna ; ce sont elles, par exemple, qui touchent et transmettent l’héritage à leurs filles. L’égalité homme-femme est primordiale au sein de la communauté et le travail des femmes est aussi important que celui des hommes. D’ailleurs, ce sont elles qui tiennent les finances et qui apportent les plus gros revenus à leur famille grâce à la vente de tissus « molas », l’habit traditionnel des femmes Gunas.

Si les femmes tiennent un rôle très important chez les Gunas et que les hommes les respectent et les choient, il existe un troisième genre qui est accepté et célébré dans la communauté. Les omeggid, traduisible par « comme une femme », font référence aux hommes qui ont des comportements plus féminins. Ici, les enfants sont encouragés très tôt a laissé s’exprimer leur « moi-intérieur » et à assumer pleinement leur véritable identité, sans se cacher. Ce terme apparaît plusieurs fois dans les légendes et récits contés par les anciens de la communauté Guna. Bien souvent, les omeggid vont exercer des métiers réservés, la plupart du temps, aux femmes.

Enfin, l’archipel des San Blas concentre le plus grand nombre de personnes albinos au monde. « Les enfants de la lune », comme ils sont appelés ici, sont considérés comme des personnes d’importance au Panama et se voient souvent confier des fonctions politiques au sein de la communauté. L’albinos est une maladie génétique et héréditaire. Ainsi, la raison de ce nombre conséquent de « sibbu » en langue locale, tiendrait du replis des indiens Gunas sur eux-mêmes depuis de nombreuses années.

Tentés par un voyage au Panama à la rencontre des indiens de Guna Yala ? Cela tombe bien ! Notre conseillère de voyage, Zulmy, a créé des itinéraires dans l’archipel des San Blas, spécialement pour vous !

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