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Karla et Giovanni sont tous les deux des agents locaux de la communauté bynativ. Très fiers de leurs racines, ils nous parlent sans détour de la jeunesse mexicaine, des défis qu’elle doit relever aujourd’hui et de leurs attentes aussi, vis-à-vis du tout nouveau président élu Andrés Manuel Lopez Obrador. Des « quinceañera » aux problèmes d’éducation, c’est ici une autre facette du Mexique que nous dévoilent Karla et Giovanni …
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Karla : Au Mexique, on devient majeur à partir de 18 ans. En général, on ne fête pas vraiment ce passage à l’âge adulte. Parfois, certains organisent un événement avec leur famille et leurs amis. Mais c’est surtout le 15ème anniversaire qui est très célébré en particulier pour les jeunes filles. Les « quinceañera » comme on les appelle ici revêtent des robes toujours très habillées. Cet événement symbolise le passage des jeunes filles à l’âge adulte.
Giovanni : En effet il arrive parfois que des femmes fassent une fête plus ou moins importante à l’image des « quinceañera », mais il n’y a pas beaucoup de cas. 20 ans au Mexique, comme partout ailleurs certainement, cet âge représente le chemin à la maturité où les gens doivent travailler pour préparer leur futur. Et pour un petit pourcentage de la population c’est le début de l’indépendance.
Karla : D’une manière générale, nous souhaitons avoir plus de facilité dans l’accès à l’éduction et la meilleure qu’il soit si possible ; ainsi que plus d’opportunités pour trouver un travail intéressant. Les jeunes ont un rôle très important puisque ce sont eux qui construisent l’avenir de notre pays.
Giovanni : Très récemment, nous avons pu voter pour un nouveau président de la république mexicaine. Aujourd’hui, nous attendons de lui qu’il fasse du Mexique un pays sans corruption ni impunité. Et nous avons tous besoin d’être entendus. Nous, les jeunes mexicains, devons rétablir les valeurs qui ont été perdues. Nous devons également montrer que la régénération pour un bien commun est possible.
Karla : Non, être étudiant au Mexique ce n’est pas facile, surtout pour les personnes qui ne peuvent pas compter sur le soutien financier de leurs parents. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’étudiants qui doivent travailler pour pouvoir étudier en même temps. De plus, toutes les écoles ne se valent pas en termes de qualité, elles ne sont pas toutes de bonnes écoles. Il existe notamment beaucoup de différences entre les écoles publiques et les écoles privées. A cause de ce manque d’éducation, trouver un travail est également difficile ici. Nous pouvons trouver un emploi mais il sera mal payé ou il ne sera tout simplement pas lié aux études faites.
Giovanni : D’un point de vue personnel, je peux dire que oui, c’est assez facile, puisque 80% des personnes de mon entourage sont des jeunes qui étudient dans de bonnes écoles. Mais si je regarde le pays dans son ensemble, je sais qu’il y a des millions de jeunes qui n’ont pas la possibilité d’être étudiants … C’est un gros pourcentage de la population. Et en ce qui concerne le travail : c’est chaque année plus difficile de trouver un bon emploi.
Karla : À l’incapacité de discerner la liberté du libertinisme. Entre ce qui est facile de faire et ce qui est correct, la frontière n’est pas toujours très claire dans l’esprit de certains.
Giovanni : À l’insécurité et au manque d’opportunités.
Karla : Je prendrais des mesures pour éduquer la population et la remettre dans le droit chemin. J’imaginerais la mise en place d’amendes, par exemple, qui serviraient à éduquer non seulement les jeunes, mais toute la société en général, afin que tout le monde comprenne l’importance de suivre les règles.
Giovanni : Si j’étais au pouvoir, je souhaiterai mettre en place une éducation de qualité pour rendre les jeunes plus compétents et plus compétitifs également. Je ferais tout pour encourager la création d’emplois plus qualifiés dans mon pays.