Le jeudi 19 avril dernier, les cubains ont assisté à une passation de pouvoir historique entre Raul Castro et Miguel Diaz-Canel. A 58 ans, il reprend les rênes de Cuba après 60 ans de gouvernance par la fratrie Castro. S’il est trop jeune pour avoir connu la révolution cubaine de 1959, il n’est pas moins étranger à la ligne politique castriste et compte poursuivre les efforts menés par ses deux prédécesseurs !
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Lorsque le nom du nouveau président cubain est officiellement prononcé ce jeudi, ce n’est une surprise pour personne. Etant sur le devant de la scène politique depuis plusieurs années, Miguel Diaz-Canel, a naturellement remporté 99,83% des suffrages avec 603 voix sur 604. En devenant le premier dirigeant cubain à ne pas avoir connu la révolution de 1959, Miguel Diaz-Canel espère opérer une transition historique dans son pays. C’est un homme qui ne porte pas le nom de Castro et qui appartient à une nouvelle génération : ce changement de présidence n’est donc pas anodin. En plus de devoir se forger une certaine crédibilité pour cette fonction, le nouveau président cubain va devoir affronter de grands défis, à la fois économiques, politiques et sociétaux. On pense notamment au sursaut libéral et au secteur privé qui ont commencé à se développer dans le pays ces dernières années.
Selon le site internet de l’organe officiel du Comité Central du Parti Communiste Cubain (Granma), l’accès au pouvoir de Miguel Diaz-Canel est le « résultat d’un processus électoral » mais également un véritable passage de flambeau symbolique entre deux générations. Très vite à la suite de l’annonce, le hashtag #SomosContinuidad (nous sommes la continuité) a été lancé par les partisans du parti, traduisant la volonté du nouveau président de suivre la ligne directrice castriste.
Lors de sa première intervention en tant que chef de l’état, Miguel Diaz-Canel a tenu à rassurer ses compatriotes en leur assurant qu’il souhaitait poursuivre les efforts de Raul Castro – et de Fidel avant lui – pour consolider et « perfectionner le socialisme », selon ses dires. C’est au cours de ce même discours qu’il a réaffirmé publiquement sa fidélité au commandant Fidel Castro et au gouvernement castriste. Afin de poursuivre l’avancée de son pays, le président Diaz-Canel a notamment parlé « d’employer mieux et davantage la technologie » pour mener à bien la révolution cubaine entamée par les deux présidents Castro avant lui.
A 86 ans, Raul Castro se retire de la fonction présidentielle tout en gardant un pied dans les hautes sphères politiques du pays. Lorsque de grandes décisions devront être prises pour Cuba, l’ancien président s’engage à accompagner Miguel Diaz-Canel afin de l’aider à préserver l’avenir de son pays. Parallèlement, il conserve son poste de secrétaire général du parti communiste de Cuba. Ces derniers mois, Raul Castro s’est appliqué à former le nouveau président à cette fonction prestigieuse en lui confiant, notamment, des missions à l’étranger.
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Rappelons que Fidel Castro est décédé à la fin de l’année 2016 après une gouvernance de 31 ans à la tête du pays. C’est ensuite son frère, Raul, qui lui a succédé pour 2 mandats de 5 ans jusqu’à ce Jeudi 19 Avril où Miguel Diaz-Canel a été élu président de Cuba.