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Partie au Pérou pour faire son stage de fin d’étude, Géraldine est finalement restée vivre 5 ans en Amérique du Sud. A travers ses voyages et rencontres, elle a découvert la Pachamama.
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Si on me demande de décrire l’Amérique du Sud, je parlerais de ses paysages à couper le souffle, de ses gens, de ses couleurs, de sa culture gastronomique… La liste pourrait être très longue. Tous les pays qui constituent ce continent ont leur petit truc à eux qui les différencie des autres. C’est pour cela que je les aime tous d’une manière singulière. Mais s’il y a bien une chose qui, selon moi, unit la région andine, c’est la Pachamama.
Pour expliquer ce qu’est la Pachamama, je dois commencer par raconter un peu l’aspect culturel et historique. Étymologiquement, la Pachamama veut dire Terre-mère en aymara et en quechua. C’est une divinité, un concept, une croyance qui associe le temps, l’univers, la terre avec la notion maternelle. C’est avec l’Empire Inca que la Pachamama a surtout existé. On lui faisait (et fait encore) des offrandes afin d’obtenir ses bonnes grâces, pour bénir une récolte ou une maison et pour que la chance, la santé, ou la prospérité soit avec soi. Lorsque l’on boit de l’alcool, il est courant d’en verser quelques gouttes par terre pour lui montrer son respect. On lui organise une grande fête en son honneur chaque année au mois d’août : la challa. Même si on célèbre la Pachamama un peu toute l’année, cette fête permet de lui rendre hommage et de lui demander d’être bienveillante pour l’année agricole qui s’annonce.
Mais avec l’arrivée des conquistadors et du christianisme, la vierge Marie lui a un peu volé la vedette. Cependant dans les zones rurales, elle reste toujours une divinité omniprésente et fondamentale dans la vie des Hommes.
Arrivée au Pérou pour y vivre quelques mois, j’ai petit à petit entendu parler de la Pachamama. On me l’expliquait dans des mythes, quand j’allais visiter des musées ou quand je parlais de culture et d’histoire avec mes collègues de boulot. Puis je suis partie voyager en sac-à-dos plusieurs mois. Je me suis vite rendue compte qu’en Argentine, en Bolivie, au Pérou ou encore en Equateur, tous parlaient de la Pachamama.
Quand j’étais à La Paz et que je visitais le marché aux sorcières (je l’admets, son nom interpelle mais il est très intéressant à visiter), la guide nous expliquait le rite consistant à creuser un trou sous les fondations d’une future maison afin d’y faire des offrandes à la Pachamama. Des feuilles de coca, de la nourriture, de l’alcool, et autres objets symboliques y sont traditionnellement déposés. Cela permet de bénir la future construction pour que le foyer y soit heureux et en bonne santé, mais aussi d’avoir les éléments naturels en sa faveur.
Sur les sites Incas au Pérou, on m’a raconté les divers sacrifices faits chaque année à la Pachamama pour avoir de bonnes récoltes pour l’année suivante, ou éviter les maladies et les catastrophes naturelles. Car la Pachamama fait partie du quotidien des cultures Incas et andines. Elle est là pour les protéger. Mais elle peut aussi sévir si elle n’est pas satisfaite.
Je connaissais le concept des offrandes envers les dieux pour qu’ils soient cléments, quelle que soit la croyance, comme par exemple en Egypte. Mais ce que j’ai surtout compris et adopté de la culture andine, c’est le concept de la Pachamama au sens large. C’est le fait de respecter la nature, de l’admirer et de la remercier. Car c’est elle qui nous accueille, nous protège, et qui nous éblouit par sa beauté. En voyageant, j’ai encore plus réalisé à quel point la planète Terre est belle et pleine de surprises. Pris dans notre quotidien, on a tendance à oublier de l’apprécier. Je n’ai pas adhéré à un culte spirituel, je rassure mon entourage, mais l’Amérique du Sud m’a permis de prendre conscience de l’importance de la Nature. La communion que les sud-américains ont avec elle et le respect qu’ils lui portent sont inspirants.
Et même aujourd’hui, de retour en France depuis quelques mois et dans mon métro parisien, quand je vois de belles couleurs dans le ciel au moment du coucher du soleil, je remercie la Pachamama. Parce qu’en Amérique du Sud ou en France, elle me touche de la même façon.
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A votre tour de découvrir l’Amérique du sud et le mythe de la Pachamama. Peut-être en reviendrez vous changer, comme Géraldine. Nos conseillers de voyage au Pérou vous attendent pour vous concocter un séjour au plus proche de vos envies et de vos besoins.